Il est l’aîné de cette noble famille au sang bleu, fils héritier d’un trône dont il ne porte guère d’attention, Gaël est le centre des intérêts depuis toujours, celui qui a été le plus souvent cajolé dans son enfance, brossé dans le sens du poil pour gagner ses futures faveurs. Cependant le jeune dauphin n’a jamais embrassé l’idée de devenir roi avec une affection particulière, au contraire, fils modèle il était le pantin de son père suivant ses ordres seulement par une loyauté qu’il a toujours portée dans son coeur, écartant ses sentiments qui le poussaient vers une liberté interdite. Si c’était son sombre destin alors la couronne écraserait ses cheveux d’un blond comme le blé, il n’était ni lâche ni peureux il endosserait ses responsabilités.

Passionné de littérature et de savoir, c’est un érudit de première qui a une intelligence aigüe si on lui avait laissé le choix Gaël n’aurait sûrement pas hésité à opter pour une vie modeste dans un monastère reculé pour étudier toute sa vie plutôt que les lourdes parures qui lui couvraient ses frêles épaules d’adolescent en transition à devenir un homme. Cependant, depuis qu’il s’est lié d’amitié avec son cousin lointain, Aleksandre, tout à changé. Gaël Thomas ne voit plus sa vie toute tracée, découvrant l’envers du décore de la cour, il se laisse entraîner dans une pente glissante qui le mène à la dépravation et rébellion. Ignorant que son cousin ne le pousse à faire cela que pour l’empêcher d’avoir la couronne, le premier dauphin se perds naïvement dans un piège calculé par celui qui partage son sang. En effet, depuis qu'Aleksandre est entré dans sa vie il s'efforce de lui montrer les autres possibilité que la vie lui offre, il n’y a ni titres, ni obligations juste une immense liberté ... chose pour laquelle l’érudit à toujours rêvé en secret mais dont il n’avait jamais esquissé une réelle possibilité. Se réveillera-t-il avant de devenir le nouveau Dorian Gray ?

Deuxième de la famille, il est dauphin mais ne sera jamais roi, fatalité qu’il n’a jamais pu encaisser même dès sa plus jeune enfance. Il fut élevé entouré de son aîné et de sa petite soeur, trio qui n’a pas réellement trouver un équilibre que grâce à la petite aux grands yeux bleus, elle les a toujours réunis car, n’est aveugle que celui qui ne veut pas apercevoir la délicate relation que maintiennent les deux frères. Caractères opposés, vies menées qui ne se rapprochent aucunement, si Gaël a toujours été l’intellectuel de la maisonnée, Maxime est un garçon d’action qui ne peut feindre la patience avec un grimoire de six cents pages en main. Au contraire, enchaînant défis sur défis, il s’apparente à ces chevaliers d’un ancien temps dont le courage n’avait de bornes que face à l’amour profond d’une femme: casse-cou en chef, rebelle et indiscipliné, et surtout célibataire. Homme à femme, il maîtrise l’art de la séduction, détestant une trop longue solitude, il est sûrement le garçon qui a écopé de plus de relations que tous les élèves de l’académie réunis. Familier à posséder tout ce que ses envies convoitent , il ne tolère point les obstacles ou les retenues, ceux qui lui barrent le chemin, il les fait tomber, par le biais de la violence ou de ses amples relations, tous les moyens justifient une fin en somme.
Il ne supporte pas ces stupides règlements, alors il les brise, règles après règles il les contourne, les rendant obsolètes et inutiles, vantard il ne craint pas de raconter ses exploits. C’est une épine dans le pied du directeur d’Avalonya .. car après il reste prince.

Elle est la lueur de désir dans le regard d'un homme, la jalousie dans celui d'une femme. Elle est la flamme dans l'obscurité et la colère cachée sous un calme parfait. Alexine a cette douleur innommable au fond des prunelles, et derrière ses émeraudes, personne ne semble comprendre qu'elle n'agit pas par simple plaisir mais dans un désir de vengeance aussi grand que cruel. Longtemps elle s'est raisonnée en se répétant qu'elle pourrait se faire aimer si elle prouvait sa valeur, elle tenta maintes et maintes fois de montrer qu'elle était aussi intelligente et respectable que ses frères, sinon plus. Mais le Roi n'a que faire de la belle Alexine qui reste invisible à ses yeux, il n'a d'attention que pour ces héritiers, forts et fiers.. grandir dans cette ambiance lui a forgé un caractère incandescent, ainsi après des années à pleurer, elle prit la décision d'obtenir l'amour de tous et de faire payer l'absence qui règne dans son coeur glacé.

« Sois belle et tais-toi », voilà une règle qu'elle ne respecte plus. De sang royal, elle sait qu'en un claquement de doigts ses quatre volontés seront exaucées. Ses premiers amours furent douloureux, son coeur fut fendillé bien d'autres fois avant qu'elle ne parvienne à se détacher de ces hommes qu'elle vint à manipuler. Ils étaient tous à ses pieds, et elle se plaisait à se dire qu'ils n'avaient d'amour que pour elle, cet amour même qu'elle écrase sous son talon comme de la porcelaine trop ancienne. De la pitié ? En a-t-on fait preuve à son égard ? Non. Alors pourquoi devrait-elle jouer l'as de coeur quand elle peut être la reine de pique ? Ce n'est pas parce que sa famille ne sait reconnaître ses talents qu'elle ne doit pas les montrer chaque jour. Ne pensez cependant pas accéder à ses précieux draps, la belle saura vous faire patienter jusqu'à vous jeter tel un vieil accessoire. Alexine ne se donne pas au premier venu, et cela est bien connu après tout par rébellion elle contourne les règles royales, une vengeance contre papa en somme.

Si seulement Alexine s'en arrêtait là ... mais non, jamais, ils l'avaient évincés malgré son rang et son sang, son propre père, et sa mère était trop faible pour la protéger. Désormais, elle se fit figure incontournable de la Cour, même son père est obligé de la regarder, assoiffée de gloire et de besoin d'apparaître, elle est actrice principale de sa vie et de celle des autres, despotique, égoïste et cruelle ... Évinçant quiconque ose lui faire de l'ombre. On recherche sa grâce, on lui baise les pieds de peur que sa colère vous élimine du tableau, elle peut faire de vous la prochaine coqueluche de la Cour ou la plus haïe des courtisanes.

Un rumeur court qu'elle s'intéresse à la magie noire ...

Il est bien né, il le reconnaît, s’en vanterait presque. Je dis bien… presque. Car il demeure certain qu’il serait le premier à se déguiser en paysan si l’on était revenu aux temps moyenâgeux. Une belle inspiration du conte « Le Prince & Le Pauvre ». Il est conscient de ses atouts au sein de la belle société, mais plus encore de ceux que l’on considère aujourd’hui comme le bas peuple. Ce n’est pas un saint, loin de là, juste un parfait calculateur et manipulateur, prêt à tous les sacrifices pour assouvir ses désirs profonds… Qu’un démon lui propose un pacte qu’il en viendrait certainement à le conclure pour mieux berner la créature démoniaque … Ainsi est le jeune Aleksandre.

Élevé au sein de la pure aristocratie, il a très vite comprit les rouages de la société et se plait à se faire marionnettiste des plus belles poupées, et ce depuis son enfance. C’est à croire qu’il lit les méandres de l’âme d’autrui pour mieux se servir des faiblesses et forces de ses pantins. Un don que semble posséder toute la famille Belov, et ce depuis la nuit des temps. L’intelligence suprême saurait-on dire. Les domestiques étaient alors ses marionnettes favorites, si malléables entre ses mains expertes, si faciles à corrompre que c’en est devenu un jeu dont il se délecterait presque s’il n’en était pas devenu ennuyeux… La chose est tellement plus amusante lorsque les pions que l’on désire manipuler se rebiffent un peu, proposant une autre stratégie à amorcer.

Avalonya devint très vite son nouvel échiquier, la pièce maitresse de l’adversaire étant le souverain lui-même. N’appréciant que peu ce Roi perturbateur, l’aristocrate s’est promit de mettre le jeu en échec et mat, quand bien même cela devrait lui prendre une vie entière. Un jeu tout en finesse, car il ne faudrait pas se mettre en disgrâce quoi qu’il en coûte… Et parce qu’il s’agit de son propre but, il se fait solitaire… « Je n’ai pas besoin d’amis, seulement de pions… » Ce sont là ses propres mots, accompagné de ce sourire provocateur et sournois.

Cécile aurait pu être de ces petites filles extraites des contes de fées, elle aurait pu devenir le reflet exact de sa cadette soeur, une fille simple, appréciée et si naturelle, si facile à vivre qu’on se méprendrait en la pensant de nature angélique. Cependant, malgré une enfance qui s'apparentait à celle de sa soeur, Cécile ne connut pas l’épanouissement d’une fleur qui fleurit comme son analogue. Souffrant dès son plus âge d’une infériorité profonde causée par la préférence de leur père vers la deuxième héritière du nom, Cécile découvrit rapidement l’envers des masques paternels. Si d’un côté celui-ci était tendre et superbe par l’amour qu’il portait à Isobel, de l’autre, l'homme était incapable d’apprécier sa première fille, sans que celle-ci ne soit informée des raisons d’une telle haine. Brisé par un titre moins notable que celui de sa femme, sœur du roi, le père des soeurs fut incapable de considérer celle qui ressemblait comme deux gouttes à cette détestable génitrice, qu’il épousa dans sa jeunesse. Cherchant à établir sa propre réputation au sein de la cour et, à gagner le respect des hommes il vendit sa première fille contre des faveurs, une prostitution arrangée qui l’emplissait d’avantages : se venger et parvenir à ses fins. Il ne cacha pas ses sombres affaires à l’aînée, après tout il devinait la présence d'un silencieux embarras que ce genre d’abjectes affaires soulevait. Cécile ne pourrait jamais en souffler un mot à quiconque
Contrainte à obéir, cette dernière se referma progressivement sur son être, refusant la communication avec autrui, rejetant sa soeur, sa moitié, celle qui, aveuglée par le bonheur ne cherchait plus à l'arracher des sombres abîmes dans lesquelles elle s’était égarée.
Cécile grandit ainsi prestement, mûrissant plus vite que le vent, perdant dans les flots du temps le goût de la vie, tout lui semblait amère, acerbe, taciturne. Plongée dans l’obscurité durant une interminable durée, aujourd’hui elle a su passer outre de ce malencontreux passé qui, terminé soit-il, reste gravé dans sa mémoire. Ses ambitions sont désormais sans bornes, elle se joue des autres pour parvenir à ses fins, princesse brisée par une méchanceté plus importante qu’elle n’avait pas pu imaginer, elle use son titre et de la richesse de sa famille pour être à la hauteur de ses désirs. Écraser pour ne plus être écrasée voici sa devise. Cécile n’a jamais insufflé cette histoire à une oreille confidente, par ailleurs, elle joue un rôle pour ne pas être découverte, grâce au sarcasme et à sa froideur, tous sont suffisamment éloignés de sa personne pour ne pas découvrir sa vilaine blessure et son mal être de petite fille, qu’elle cache au fond des abysses de son âme.

Fille de la soeur du roi, Isobel est une princesse, autant de titre que de caractère. Fleur bleue depuis l’enfance, elle est d’une douceur extrême, d’une fragilité à toute épreuve et d’une délicatesse enviée. Sa beauté porcelaine envoûte les cœurs les plus froids. Cadette de sa soeur d’à peine quelques secondes, elles ont toujours partagé une connexion particulière aux jumeaux, leur complicité est sans bornes, ou plutôt était, car depuis quelques années Isobel reconnaît à peine celle qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, si l’une est douce, l’autre est dure, deux opposés qui s’attirent néanmoins.

Isobel a vécu une enfance heureuse, habituée aux traitements de faveur, aux riches dorures des palais les plus majestueux, aux bonnes manières et au vouvoiement. Elle a su tirer parti de ce que la richesse pouvait lui apporter, se nourrissant de culture, générale et artistique, mais également spirituelle, Isobel est une grande passionnée d’astronomie et s’intéresse de près à la voyance et aux esprits, en secret évidemment. Elle a toujours été surprotégée par sa nature facilement cassable et manipulable, la préférée de leur père, elle n’a jamais vu cet amour paternel d’un mauvais œil, cependant, si elle y avait regardé de plus près et ne c’était point laissée leurrer par cet amour qui lui semblait dû, la jeune femme aurait remarqué que c’est l’origine de la fracture avec sa soeur, qu’elle aime, mais dont elle ne reconnaît plus aucun des traits. D’ailleurs l’incompréhension se peint sur ses traits lorsque sa semblable est à ses côtés, elle ne la saisi plus et effrayée par le nouveau visage de cette dernière, elle ne tente plus de trouver les réponses à ses questions.

Enfermée dans sa cage dorée, malgré ses sourires qui semblent sincères, Isobel est prise d’une léthargie incurable ...! Trop jeune pour participer aux soirées clandestine, trop protégée sans qu’en faisant deux pas une série de gardes la suivent .. cette perfection qu’est sa vie ne lui suffisait plus, après tout il n’y a de plus ennuyeux que la dite perfection. Et c’est un jour en osant s’aventurer dans une taverne de Londres qu’elle rencontra cette mystérieuse fille qui lui semblait à la fois si gentille et si .. charmante. Alors que tous refusaient de s’approcher de la table de la princesse, la brune ne s’intéressa que très peu aux gardes et aux règles qu’elle enfreignait en s’approchant si près d’une femme de sang royal. Et ce fut cette effronterie qui plut de suite à la belle blonde ennuyée, ce piquant soudain et inattendu. Cette fille qui plus tard devînt une de ses amies les plus proches est une roturière qui se moque bien de la royauté et des titres, plongée dans les effluves de la séduction, fille des milieux de nuit, elle a amené Isobel dans les profondeurs des soirées riches. Escort pour payer ses frais d’études à Avalonya elle a tout appris à la princesse qui a finalement trouvé sa boîte de pandore, sa libération d’une vie banale .. Cette dure réalité, cette soif de relations charnelles qu'ont les hommes l’effraie autant qu’elle l’attire, c’est ce danger constant, cet inattendu qui la séduit autant, les cheveux libérés sur ses épaules dénudées, des traits de crayon multicolore qui soulignent ses grands yeux bleus, elle n’est plus Isobel ... sinon Satine, une beauté rare et très chère mais aussi très délurée que seuls les clients les plus impertinents osent demander.
Isobel mène donc une double vie, celle de princesse et celle de pute de Babylone, elle s’amuse de cette dénomination qu’elle même qualifie de telle, le jour gentille, innocente, la nuit enflammée et osée. Personne ne se doute de rien, qui pourrait croire qu’une enfant comme elle pourrait se damner autant. Néanmoins l’ironie de l’histoire est que sa soeur a été vendue dans ce milieu par obligation, Isobel, elle, y est entrée de plein gré et si ça venait à se savoir non seulement elle serait bannie mais en plus Cécile risquerait de la renier éternellement après lui avoir refait le portrait car la mésentente des soeurs porte justement sur ce que l’une a eu et l’autre non ...