Lyssandre ... un nom à peine murmuré dans les bouches effrayées par l’unique l’enchaînement des ces syllabes. L’Angelin fut la réalisation d’une des expériences du Roi, après le tout premier de leur race fruit du hasard. Son nom se répandit dans tout le royaume comme une malédiction qui infecte sournoisement son entourage. Longtemps le nom resta détrôné d’un visage, les traits enchanteurs du fils de la beauté n’étaient réservés qu’à la grâce du souverain qui le garda longuement à ses flancs, la tourmente de consentir au départ de l’être exotique lui était insupportable. L’immortel au coeur vivant en souffrit silencieusement, ses sentiments épars tiraillés par l’insurmontable faim vrillait son psyché qui ne trouvait qu’un repos insolite. Traité comme un prince malgré l’impureté flagrante qui courait dans ses veines, le fils de vampire saisit les rouages de la société, gagna une dextérité déconcertante auprès des moeurs et des humains qui ne cessaient de le frôler pour toucher sa peau extralucide. Employant ruses et artifices, il remporta avec adresse la clé de sa cage dorée auprès du porteur de la Couronne, il promis de revenir, de lui être fidèle, balivernes qu’il estime devoir en faire honneur avant de s’échapper entièrement aux petites mains avides du souverain.
On lui attribue le titre de «chef» des siens, titre qu’il rejette intimement mais dont il n’en a jamais déshonoré publiquement, il est l’accomplissement d’un Angelin avec tenue et grâce, les siens le respectent, peut-être cela explique leur penchant pour suivre les remarques suggestives qu’il leur glisse dans la torpeur du mystère.
Mais Lyssandre comme tous les autres est au proie avec lui-même, la soif du liquide carmin le perds sur des chemins sinueux et bien solitaires et, ses voix qui ne lui laissent aucun répit tourmentant les méandres de son esprit instable, l’entraînant lentement à une perte qu’aucune gloire ne peut sauver. La folie qui le guette n’est jamais constante, elle tend à s’échapper de son corps parfois, le laissant reprendre sa respiration désespérément avant de venir le frapper plus cruelle et perfide, l’asphyxiant encore. De tous, le brun au regard noir-bleu nuit est celui qui trouble le plus les frêles âmes humaines qui n'osent s'approcher de son élégante silhouette, un vague de respect vous transperce et ses iris glacées sont souvent originaire de nombreuses fuites. Discret et mystérieux, sa personne échappe aux ragots, personne ne sait rien de lui pourtant nombreux sont les peaux marquées par ses canines.

Troisième né des Angelins, Gabriel est comme qui dirait, le plus tempéré de tous… C’est tout du moins ce qu’il laisse croire au monde entier, car au fond, bouillonne un besoin de lâcher prise, de se noyer dans les méandres d’une folie salvatrice. Sa soif de liquide carmin est aussi culminante que celle d’un mortel fraichement transformé en vampire, son besoin d’entendre l’organe battant s’éteindre doucement sous ses doigts est pareille à un prédateur attendant que sa proie cesse de se débattre. S’il est aussi beau qu’un Ange, il demeure un loup qui s’enchaine lui-même pour ne pas attaquer les villageois, un enfant malade dont on ne connaît qu’un remède pour le guérir mais qui demeure encore insuffisant. Le sang en bouteille n’a certainement pas le même attrait que celui prélevé sur une douce fleur encore frémissante entre ses bras…

Surnommé « le Séraphin » par sa beauté angélique, les demoiselles tout comme ces messieurs lui tournent autour depuis sa naissance, non-seulement pour se noyer dans le bleu de son regard irréel que pour s’attirer ses charmes. Un jeu qu’il frôle seulement du bout des doigts, n’accordant qu’un vague regard conciliant aux hommes et un sourire sournoisement mirifique à ces dames, accentuant leur désir de le connaître, de l’approcher plus encore… pour mieux se détourner d’eux et préserver leur frêle existence… sa propre folie dérangée… À laquelle il n’a cédé qu’une fois seulement, instant dévastateur conduisant une délicate élève de Durmstrang à succomber sous ses canines aiguisées, à dériver sous la douceur de sa peau, recueillant l’impure perfection dans le creux de ses entrailles, à y entrevoir les portes du Paradis pour les franchir sans retour. Un acte ignoble demeurant plongé dans les méandres de ses propres tourmentes, l’Angelin diabolique ayant déguisé le meurtre parfait en accident survenu dans l’enclos d’une créature toute aussi dangereuse, à ce qu’il n’en reste plus rien si ce n’est les ossements délivrés de toute chair et quelques lambeaux de vêtements fraîchement souillés par le liquide carmin… Un acte qui le conduit à la solitude, ou tout du moins un semblant…

Grace .. un nom qui se vêtit de tout son sens lorsque l’on pose les yeux sur cette irréelle beauté arrachée d’un autre temps. La première femme Angelin est l’une des personnalités la plus crainte de la cour, en effet l’on murmure que lors des premières années de sa vie, elle aurait été enfermée, sur l’ordre du Roi, en un lieu reculé, entourée de nonnes, et que les seuls hommes qu’elle ait pu rencontrer jusqu’à ses 30 ans furent ses frères, Le Seraphin et Lyssandre lui-même. La raison de telles mesures drastiques, fut la terrible et cruelle beauté de l’enfant de la nouvelle race, semblable dans un premier temps, à ses frères par sa peau claire et ses yeux d’une couleur innombrable, cependant elle a également reçu un héritage plus poussé de sa part maternelle, par sa beauté presque sordide, que le puissant goût de sang qui semble rendre fou ses frères, l'héritage paternel. En effet on raconte qu’Aphrodite elle-même serait jalouse d’une telle perfection qui peut rendre fou à la simple prestance dans une pièce. Ainsi, on raconte que la belle n’a pu se délivrer de son isolement que depuis qu’elle a su contrôler les effets que provoquent ses courbes naturelles à son entourage, le masculin majoritairement. Cependant, un tel contrôle permanent est fatiguant même pour une personnalité forte comme la sienne, il lui demande une constante attention et très peu de loisirs, ce qui semble fortement déplaire à la jeune femme qui a fini par se rebeller et ne semble réagir que sous le murmure de ses plus égoïstes caprices. Contrairement à ses aînés, le sang ne semble pas passer au premier rang de ses préoccupations, peut-être aussi parce que Grace étanche sa soif à chaque fois qu’elle le souhaite et lutte beaucoup moins que ses frères, elle n’a que faire des problèmes d’A+ ou B-, après tout le Roi a voulu d’elle ainsi désormais il doit payer les conséquences de ses actes et la jeune femme ne se gêne pas pour laisser une traînée sanglante de désordre pour punir ce souverain qui la craint tant et qui pourtant ne lève pas le petit doigt pour l’empêcher d’agir.
La jeune femme, malgré âge peu important s’est très bien intégrée dans la haute société et se lie avec une déconcertante facilité avec les humains néanmoins il faut se méfier de cette apparence si «gentille» qu’elle semble afficher, car Grace n’écoute que ses propres règles et ses propres envies, il se pourrait bien qu’un jour elle arrache la vie de chacun de ses «amis» par simple caprice sanguin.

Solène est la dernière création Angeline du monde sorcier existant. D’un physique doux et envoûtant, nombreux sont ceux qui la comparent à une sirène, on raconte qu’à sa naissance contrairement à tous ses pairs ce fut par sa douceur que le roi décida de la garder auprès de lui, alors qu’il avait condamnée sa grande soeur à être enfermée dans un couvent, ne craignant pas d’être rendu fou par le charme enfantin. Ainsi, Solène fut élevée au sein de la Cour, presque comme une sorcière lambda, si ce n’est que ce fut Gabriel qui prit soin d’elle jusqu’à ce qu’elle atteigne son âge définitif: 25 ans. Gâtée par les parures onéreuses, les dorures exaltantes, Solène fut celle qui vécut véritablement comme une princesse, ses moindres caprices étaient répondus avec un empressement presque ridicule et rares étaient les négations qu’on osait insuffler à la petite. Cependant, contrairement à Grace, Solène n’a jamais été de nature abusive ainsi ses demandes restaient dans la convenance de l’acceptable, même si Lyssandre n’a jamais vu d’un agréable oeil tout ce superflu inutile qui semblait être cher à sa plus jeune soeur. De la fratrie, Solène doit être la plus fiévreuse de tous, volcanique elle brûle d’une soif inapaisable, pas du liquide carmin, sinon de la vie. Survolée, elle veut tout, tout de suite, incapable d’une patience qui semble pourtant être naturelle à la race, réfutant une longue et bonne vie, la jeune angeline semble incline à une courte et rapide vie, ce qui ne semble pas s’accorder avec la date de mort repoussée au millénaire. Une vie ordinaire et heureuse semblent la plonger dans une terreur insupportable, le bonheur étiré jusqu’à l’éternité la font frissonner de dégoût, Antigone de son temps, la jeune femme possède un amour-propre et une rébellion pareille à celle du personnage dramatique, c’est peut-être pour cela qu’elle ne s’entends pas aussi bien avec Lyssandre qui lui apparaît comme trop sage et posé, alors qu’elle rêve d’évasions et folies. Courageuse, elle n’a pas froid aux yeux, et semble accepter sa condition de prédateur plutôt bien, buvant de tout son soul à l’heure des repas, elle ne craint pas les hommes, ni même la perte de contrôle peut-être parce que depuis toute jeune on l’a entourée de calices vivants et sa résistance est plus accrue que son jeune âge... mais personne n’est dupe chaque Angelin connaît son moment de rupture et tous savent que Solène déchantera un jour pour se perdre dans une folie de sexe et de sang, c’est presque une tradition dans la famille.