Lune » Bonjour à tous, Mesdemoiselles, Messieurs, ceci est notre premier cours ensemble. Contrairement à ce que vous avez connu jusqu’à présent ce n’est pas un homme mûr qui vous fera cours mais bel et bien moi, votre nouveau professeur de Sortilèges. Je ne suis pas là pour jouer au mauvais auror. Je ne ferais pas la loi ici, si vous n’êtes pas capable de respecter votre cadre de travail et le mien je donnerai l’exemple en sanctionnant. Enfin je vous prierai de ne jamais être familier avec moi ce sera au moins Professeur. Très bien sur ces belles paroles nous allons débuter.

Le brouhaha dans la salle commença à s’intensifier, sous le regard amusé de Lune, ils étaient jeunes, débarquaient à peine d'une période de vacances relativement longue et commençaient à se faire de nouveaux amis et à reprendre contact avec les anciens. Malheureusement pour eux le fait d’être professeur signifiait avant tout pour le jeune pédagogue, une visée éducative dans chaque acte. Bien sûr dans la vie en dehors de sa salle de cours il était plus détendu, mais une fois franchi le pas de la porte, il devenait une version adoucie des pires enseignants ayant existé. Sa baguette sortit de sa pochette comme un serpent glisse de sa mue, avant de fendre l’air. Au fond de la classe il avait placé un énorme gong, sous l’effet du sortilège lancé, sans le prononcer, le bruit fut assourdissant et fit taire toute la classe.

Lune » Bien. Apparemment je vais devoir faire la loi avec vous. D’autres classes n’ont pas besoin de rappel. Je sais que vous ne pensez qu'à vous raconter vos vacances, vous retrouver ou encore apprendre à vous connaître donc je vous laisse trente secondes pour vous dire une dernière chose, après ces trente secondes… si je n’ai pas de nouveau le silence… vous aurez un deuxième coup de gong. Elles ont déjà commencé depuis deux secondes, non ? Ah mon vieil ami le gong…

Il avait testé son effet sur la plupart des classes, néanmoins il savait bien que les élèves appréciaient plus facilement les professeurs amusants, il fit claquer une deuxième fois l’instrument de musique. Ce qui provoqua les sursauts et rire de ses élèves, après avoir rapidement fait l’appel et repéré les futurs boute-en-train, il passa au premier cours de cette première année de service.

Lune » Bien, nous allons débuter avec des révisions de base. Quelqu’un pour me citer cinq sortilèges que l’on pourrait appeler des sortilèges domestiques ? Monsieur Markovitch peut-être que vous avez envie d’utiliser votre langue pour quelque chose d’autre que les bavardages avec votre voisin.
Keydan Markovitch » Disons, Failamalle, le sortilège de Glue Perpétuelle, Reparo, Recurvite ou encore Impervius, Professeur.
Lune » Je vais peut-être pouvoir faire quelque chose de vous contrairement à ce que pensait mon prédécesseur. D’ailleurs sachez que j’ai un dossier sur la quasi-totalité d’entre vous grâce à votre cher vieux professeur retraité.

Saison 1. Episode 2. Flashs-back.

Mère » Lune voudriez-vous bien rentrer maintenant ?
Lune » Oui Mère j’arrive.
Mère » Une lettre est arrivée pour vous, vous allez entrer à Poudlard.
Lune » Croyez-vous que je vais être réparti dans une bonne maison ?
Mère » Ce sera la meilleure maison pour vous, celle qui vous correspondra le mieux.
Lune » Oui mais si ma répartition déshonorait Père ?
Père » Il n’en sera rien, tant que vous n’atterrissez pas chez Poufsouffle ou Gryffondor.
Lune » Serdaigle me plairait beaucoup, j’ai étudié l’Histoire de Poudlard, elle est fascinant et je…
Père » Passons.
Lune » Mais Père…
Père » Lune, je vous ai demandé de passer sur vos élucubrations à propos de Poudlard. J’y fus élève, je connais les lieux et l’histoire, tout comme votre mère. Alors épargnez-nous les détails.
Lune » Très bien.
Père » Ne faites donc pas cette tête, je n’arrive pas à croire que vous soyez encore si enfantin.
Lune » Vous me réprimandez, je me tais, je ne vois pas en quoi c’est enfantin de vous obéir.
Mère » Austria, le repas je vous prie.
Père » C’est enfantin. Vous n’avez pas à discuter avec moi de mes jugements. Croyez-vous que sous prétexte que vous êtes mon héritier vous puissiez vous permettre de me manquer de respect ?
Lune » Bien sûr que n…
Mère » Il suffit Allister.
Père » Pardon ?
Mère » Mangez avant que cela refroidisse.
Père » Mais pour qui vous prenez vous ?
Mère » S’il vous plaît, mangeons, en silence.
Père » QUI AS-TU CRU QUE TU ETAIS POUR ME DIRE DE ME TAIRE ?!

Il se leva furibond, renversant son assiette d’un geste brusque et l’envoyant voler contre un mur. Lune était coutumier de ces disputes, il n’y portait que peu d’attention, sa mère et son père ne s’aimaient pas, ils ne s’étaient jamais aimés. C’était probablement pour cela qu’il était leur seul enfant, pour qu’ils n’aient pas à se reproduire plus que nécessaire. La mère de Lune avait autrefois été titulaire d’un titre plus élevé que son mari, celui-ci lui devait son rang social. En échange, la mère de Lune avait gagné une vie libre, une fois son enfant né. Mais Allister Saint-Clair n’était pas un homme facile, ni aimant d’ailleurs. Combien de fois s’étaient-ils battus, parfois même usant de la magie pour se blesser. Lune avait quitté le manoir familial depuis deux ans et avait probablement échappé au pire.

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Lune » On ne doit le dire à personne, on doit faire comme si de rien n’était, on n’est pas ensemble aux yeux de la cour ni aux yeux de personne compris ?
Pavel » Compris, Lune je tiens autant à mon titre que toi. Je ne veux pas me saboter et être déchu, ou pire.
Lune » Tu as intérêt, tu sais que dans le cas contraire je serais obligé de t’anéantir, socialement, psychologiquement et plus.
Pavel » Je sais tout ça, je ne vois pas pourquoi tu me dis ça, tu ne me fais pas confiance ?
Lune » Je me fais confiance, les autres on verra. Montre moi que tu mérites ma confiance et on en parlera.
Pavel » Je trouve ça un peu décevant.
Lune » Pas autant que je ne trouverais ça décevant le jour où tu me trahiras, parce que tu le feras un jour, tout le monde le fait.

Lune n’était pas spécialement optimiste quand il s’agissait des relations humaines, d’abord parce que le cocon familial ne lui avait pas servi de modèle et ensuite parce qu’il avait appris de ses erreurs. Les gens finissent toujours par nous trahir, nous blesser. Il avait décidé de ne plus se donner avec autant de faciliter, sa confiance se gagnait et se méritait, une fois qu’elle était donné, c’était un pacte, une promesse à l’éternité. Les rares personnes en qui il avait une totale confiance se comptait sur les doigts d’une main, ou même d’une moitié de main.

Pavel finit par le trahir, ils étaient ensemble depuis plus d’un an et Lune avait commencé à lui accorder un crédit considérable, mais en surprenant Pavel un jour qu’il voulait lui faire une surprise au téléphone avec un autre garçon, qu’il disait aimer, Lune comprit. Il en était fini de ce garçon qu’il avait aimé. Espionnage, photo magiques, sa vengeance fut douce-amère. Il prenait un plaisir considérable à donner à Pavel la monnaie de sa pièce en secret. Un jour on ne vit plus le jeune Baron à la Cour, il avait disparu de la circulation, comme c’était souvent le cas quand preuve il y avait. Le roi, ou un de ses proches avait trouvé les photos de Pavel, l’homosexualité n’était pas tolérée à la Cour, encore moins quand elle était pratiquée avec des moldus. Lune ne sut jamais si Pavel avait été déchu de son titre, en fait il s’en moquait, la vie sociale du jeune homme, qui avait deux ans de plus que lui et qui avait fini ses études alors, fut réduite à néant. Dans la société dont-ils étaient les fruits, il n’y avait pas de place pour le mauvais. Ils étaient tous contraints d’être exemplaires, en tout cas en apparence.

Saison 1. Episode 3. Café philosophique.

Etudiant 1 » Non mais Lune tu ne peux pas dire le contraire !
Lune » Et pourquoi ça ?
Etudiant 1 » Parce que c’est de la mauvaise foi ! Le roi est oppressant, il est liberticide !
Lune » Je te déconseille de parler comme ça du Roi.
Etudiant 2 » Et pourquoi ? Que risque-t-il ? Le châtiment ? Tu vois, le roi est liberticide il nous prive de notre liberté d’expression.
Lune » C’est facile… Vous dites ça parce que vous êtes du mauvais côté de la barrière, vous êtes des anonymes aux yeux du roi.
Etudiant 2 » Dis le tout de suite si nous ne sommes pas assez bien pour être vus avec toi !
Lune » Théoriquement oui tu n’es pas assez bien pour que je sois vu avec toi. Mais je ne m’arrête pas au rang ou au sang pour juger quelqu’un. Je dis simplement que le fait est là, les seuls qui puissent juger du caractère liberticide du roi sont les nobles en mon sens. Et en tant que tel je ne me sens pas oppressé.
Etudiant 1 » Bah voyons.
Lune » Nous avons nos privilèges, et dieu sait qu’ils sont intéressants, nous avons plus ou moins tous droit à une vie rêvée. Vous êtes jaloux c’est tout. Le roi n’est peut-être pas parfait, néanmoins il est bon, c’est un roi juste. Je ne vois pas de raison de ne pas être du côté royal, sauf si on est comme vous issu d’une famille au sang déshonorable ou que l’on n’est pas de race sorcière et que, par conséquent le roi nous méprise.
Etudiant 1 » Sang déshonorable ? Tu te fous de ma gueule !
Lune » Je crois que tu me dois du respect.
Etudiant 1 » Je m’en fous de ton respect, de ton rang et de toutes tes merdes, le roi est un tyran et j’espère qu’il va finir par être renversé.
Lune » Idiot…
Homme en blanc » Excusez moi jeune homme vous avez quelque chose à reprocher à notre roi ?
Etudiant 1 » Euh…
Homme en blanc » Allez-y je vous en prie, vous pourriez entrer dans notre petit groupe de rebelles…
Etudiant 2 » Je me casse.
Etudiant 1 » Quoi ? Pourquoi ?
Etudiant 2 » Tu vois pas que tu viens de te faire prendre en flagrant délit de blasphème ? T’es stupide.
Lune » Au revoir. Quant à toi, je crois que tu vas passer un sale quart d’heure.

Il attrapa son long manteau noir et avant de partir donna un petit coup de baguette en direction de son ancien camarade de classe. Une entaille longue de quelques centimètres apparue sur sa joue. Aux yeux de l’homme en blanc, qui devait travailler pour le roi ou être un véritable fidèle et fervent, la phrase qui suivit ne portait pas à confusion, mais pour Lune c’était bien évidemment de lui dont il parlait. Le caractère ambigu de sa phrase n’était là que pour berner le gendarme.

Lune » Et que cela t’inculque le respect.