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SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres

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MessageSujet: SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres EmptyLun 7 Nov - 18:37

SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres Rp214 SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres Rp115
s'en livrer aux livres


seules existent les rencontres que l'on espère




    Gaël détestait aller à la bibliothèque mais adorait y être. Rentrer dans cette pièce était une réelle galère, un moment qu’il redoutait chaque fois. Cela dit, l’appel de cet endroit était trop fort pour qu’il ne parvienne à l’ignorer. En réalité, il soupçonnait la bibliothécaire de le détester, élément assez simple à remarquer aux œillades assassines qu’elle lui lançait dès qu’il passait le seuil de son bien-aimé sanctuaire. Bien évidemment, puisque l’étiquette le lui obligeait si elle tenait à son poste, et également à son statut dans la société, elle lui donnait du Votre Altesse Sérénissime et des courbettes par milliers, mais elle ne cherchait pas le moins du monde à cacher l’hypocrisie qu’elle injectait dans sa voix dès qu’elle ouvrait la bouche. Une vraie teigne qu’il détestait avoir à croiser. Pourtant, il était avec elle comme il était avec tout le monde, courtois sans en faire trop. L’abus de politesse n’avait jamais servi personne, il s’en était rendu compte il y a bien longtemps, à force de devoir faire face aux comportements parfois dérisoires des courtisans prêts à tout dire et tout faire pour s’accorder les faveurs de la famille royale. Pourtant, un minimum de cordialité de la part de la bibliothécaire aurait été bienvenu. D’un côté, ne pouvait s’empêcher de se dire le jeune prince dès qu’il y pensait, c’était plutôt logique : vivre dans les bouquins jour après jour, comme lui le faisait, ne pouvait avoir prédisposée cette femme qu’à une seule conduite. Elle était tout simplement trop cultivée pour être royaliste. A tous ceux qui ont lu et appris les époques antérieures à la leur, cette vie libre et vulgaire menée auparavant par les hommes, de leur espèce ou non, ne pouvait que rendre envieux. Gaël devait bien admettre que lui-même était souvent jaloux de ces années technologiques, attractives, et néanmoins considérées comme basses aujourd’hui, ces années qu’il ne vivrait jamais. Plutôt mourir que de l’avouer à haute voix, il se ferait aussitôt des ennemis de tous ses parents, qui prônaient pour la plupart la nécéssité qu’avait été un tel changement dans le monde des sorciers et dont le reste d’entre eux estimaient important de prétendre qu’ils en pensaient autant. Alors, dans ce genre de situation, Gaël hochait la tête et fronçait les sourcils en signe de dévouement à cette cause à laquelle il ne croyait pas, avant de se faufiler en catimini dans les rayonnages indiqués « Histoire » de la bibliothèque et venait potasser les livres qui s’étalaient devant lui, l’appelant par leurs reliures colorées ou élégantes. Il adorait cette pièce. Il s’y sentait plus chez lui que n’importe où ailleurs, à part peut-être la forêt qui bordait le château. Située dans l’étage le moins fréquenté par les élèves, en tant qu’amateur de la solitude et du calme qu’il était, c’est à la bibliothèque qu’il se sentait le plus à sa place. Cette quiétude pesante qui berçait les cinq sens, cette impression de lourdeur sereine, cette pièce somnolente qui se révélait pourtant la plus excitante des épopées dès qu’on ouvrait un des lourds volumes dormants sur les étagères. Il aimait profondément les livres. Pas seulement les lire, mais humer l’odeur du papier, sentir la texture de l’encre et des fibres sur ses doigts, le son universel que faisaient les pages lorsqu’elles étaient tournées… Cette impression d’être ailleurs, d’être loin, dans un univers où la dimension temporelle n’avait aucune prise, où il pouvait être partout, à tout moment, s’il le voulait. Et il le voulait. Plus que tout, il le voulait.

    Enfoncé dans son fauteuil favori, Gaël était penché sur un recueil de légendes anciennes qu’il se rappelait avoir feuilleté quand il était plus petit, mais avait ressenti le besoin de parcourir à nouveau par amour de la connaissance. Ce fauteuil, placé dans la section historique de la pièce, entouré de quelques autres du même style, avait toujours été son repère, depuis qu’il avait appris à lire en fait. Epais, rembourré, usé par les années, il n’avait rien d’un trône royal, rien de noble, d’aristocrate et pourtant aux yeux de Gaël, il était bien plus majestueux que n’importe quelle pièce du mobilier de Versailles, son soi-disant foyer. Ce fauteuil, au fil du temps, semblait avoir pris la forme du corps du dauphin, lui prouvant – si c’était nécessaire – qu’il était le seul à s’y installer. Était-ce parce que ce coin de la bibliothèque ne contenait pas les ouvrages les plus prisés et était donc le moins emprunté ? Ou avait-ce un rapport avec le fait qu’il soit le fils aîné du roi ? Il préférait se dire que son rang n’avait aucun rapport là-dedans, mais à vivre comme le faisait Gaël, la méfiance s’immisçait partout et devenait une priorité. Pour un peu que l’information ait traversé les étagères et qu’il soit dit que le prince aimer s’asseoir ici, il était tout à coup facilement explicable qu’il soit le seul désormais à le faire. Cette pensée l’attristait. Les têtes couronnées étaient jalousées à travers le monde, et ce depuis le début des temps, mais le peuple n’avait aucune idée de l’isolement dans lequel ça vous enfonçait, tout en prétendant vous donner tous les avantages et toutes les responsabilités. Non, ça ne faisait que faire de vous une cible, et créait autour de vous un périmètre infranchissable qui se voulait respectueux et finissait par être étouffant. Le dos droit, la tête penchée vers le récit, il se faisait encore avoir par ses pensées qui fusaient à un rythme qu’il aurait aimé pouvoir ralentir. Arrivé en bas de la page, le jeune homme se rendit compte qu’il n’avait pas la moindre idée du sujet dont il était question dans cette histoire et fit remonter son regard le long des mots jusqu’à être revenu au début. Voulant chasser les cheveux lui tombant sur le front, il releva la tête et fut surpris de constater qu’il n’était désormais plus seul. Une silhouette qu’il reconnut facilement s’était glissée entre les rayonnages sans qu’il ne l’entende. Était-il si concentré quand il lisait, ou cette personne était-elle tout simplement très discrète ? L’observant quelques instants, il ne put s’empêcher de pencher vers la deuxième solution. Heÿsilæ était toujours très gracieuse et les mouvements fluides qu’elle avait en se déplaçant face à l’étagère qu’elle scrutait le prouvaient davantage. Elle sortit du bout de l’index un livre du rayonnage, assez lentement pour qu’il puisse en saisir le titre. "Système électoral du XXème siècle", il fronça un sourcil, même lui il n’avait pas eu le courage de le lire, celui-là. A la moue qu’elle eut, il comprit : c’était de la documentation. En quelle année était-elle, déjà ? En 4ème, probablement. L’année où l’engouement pour la démocratie aux XIV et XXème siècles était au programme du cours d’Histoire de la Royauté. Même lui, il n’aimait pas ce cours. Quel comble, au fond.

    « Philosophie libérale, sur la gauche. » Ne put-il s’empêcher de dire, avec la voix grave qu’ont ceux qui sont restés silencieux pour plusieurs heures. Heÿsilæ sursauta, apparemment se rendant seulement compte qu’il était là. « C’est le seul dont tu auras besoin, crois-moi. » Il sourit doucement, après tout elle se trouvait être une des rares personnes dont il appréciait réellement la compagnie ou la conversation. Elle était intéressante et cette qualité semblait en voie d’extinction, à ses yeux.

Gaël T. de Volanges
Hell ! It's Gaël T. de Volanges

❝ Copyright © : lux aeterna
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❝ Missives envoyées : 20



⚡ chocogrenouille
Pureté du Sang: Sang-pur
Année Scolaire: 7ème année
Race: sorcier
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SILÆ&GAËL • s'en livrer aux livres

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» gaël • se fabriquer des rivaux est une occupation d'aristocrate» les livres sont sacrés, prière de ne pas les abîmer.
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